🏫 🖥️ Le télétravail en collectivité : quel avenir après le COVID ? 💻 🏠

Les confinements successifs ont obligé les collectivités à bouleverser leurs habitudes et à mettre en place le télétravail ; pratique jusqu’ici plutôt réservée aux cadres d’entreprises privées. Inenvisageable jusqu’en mars 2020, ce nouveau mode de travail s’est vite révélé indispensable pour respecter 50% d’occupation maximale des bureaux.

💻 Catégories A,B,C tout le monde sur le pont … chez soi ! 🏠

Lors du premier confinement, en quelques heures, les collectivités ont placé 80% de leurs agents en télétravail : cadres, secrétaires, travailleurs sociaux. Tout le monde chez soi ! Les agents techniques ont poursuivi quant à eux leurs tâches quotidiennes pour assurer la maintenance des bâtiments, la propreté des rues, la salubrité des espaces publics plus généralement.

Dans la précipitation, impossible de former les agents ou de les préparer à ce qui les attendait. Redirection de la ligne téléphonique de l’agent, régénération des mots de passe pour se connecter à distance, installation des logiciels métiers sur des ordinateurs personnels, familiarisation avec la visioconférence, nécessité de jongler entre les enfants et les contraintes professionnelles dans des espaces parfois restreints. Un cadre de travail loin d’être idéal !

Cette expérience massive de télétravail a tout de même eu du bon et les collectivités ont tenu bon pour assurer leurs missions essentielles. L’agilité des petites communes a permis l’acheminement et la distribution de masques; le soutien aux aînés; la veille téléphonique des publics fragiles.

Ce confinement forcé a aussi permis aux DSI de déployer très vite des solutions techniques et aux agents de les prendre en main immédiatement. Les communes ont ainsi sollicité des acteurs informatiques locaux pour venir en soutien aux agents. Chacun a pris conscience de l’importance d’utiliser les forces du territoire pour monter en compétences rapidement.

Ce télétravail généralisé a aussi montré ses limites. D’un côté un télétravail peu encadré, sans règlement précis, sans présence managériale. De l’autre, un management parfois très contrôlant, des agents obligés de décrire l’ensemble de leur journée pour rassurer le manager peu habitué à une telle “liberté”.

⚖️ Des grandes disparités de niveau en informatique 💡

La COVID-19 a révélé la fragilité numérique de la fonction publique. Les DSI ont pris conscience du travail restant à accomplir au regard des nombreuses anecdotes rapportées ici ou là : visios ratées, agents incapables de se reconnecter à leurs emails, comptes saturés.

Nos formations pour www.le-parapheur.fr nous permettent de constater une très grande différence de niveau entre agents, (pourtant parfois d'un même service). L’aisance des uns est impressionnante quand l’hésitation - voire le blocage - des autres est plus inquiétante. La typologie des métiers (et donc la pratique quotidienne) semble conditionner l’aisance numérique. Assistants, secrétaires, agents administratifs sont généralement friands de nouveautés et de simplification quand certains services au public sont moins enclins à tester de nouveaux outils. Certains ont pu, grâce au confinement, s’emparer de nouveaux outils et adopter un nouveau mode de travail attendu de longue date.

💾 Le matériel informatique, un faux problème ? 🖨️

De nombreux agents ont, à juste titre, demandé des outils pour travailler depuis chez eux en mars 2020 : ordinateurs, téléphones portables, outils métiers … Difficile d’estimer le pourcentage moyen d’ordinateurs portables dans une collectivité française mais on l’imagine bas : 10%, 20% ? Il suffit d’entrer dans une collectivité et de faire le tour des bureaux pour s’apercevoir que les administrations conservent tours, écrans, souris et claviers. Le privé a majoritairement basculé vers le tout portable facilitant la vie des salariés à distance, sans pour autant négliger l’ergonomie des postes de travail. Vous pourrez trouver davantage d’informations sur l’aménagement du poste de travail ici.

De très nombreux agents bénéficiant d’un ordinateur personnel chez eux ont pu facilement se connecter à leurs boîtes mails. Il a été bien plus difficile d’accéder à certains outils “métier” à cause de la puissance de leur machine ou suite à un problème de débit internet.

Le vrai problème n’est-il donc pas plutôt lié à la vétusté des logiciels informatiques, installés sur des postes fixes dans quelques bureaux ? Est-il encore normal qu’il faille pour un directeur se déplacer dans un bureau afin de trouver une information qui n’est disponible que sur le serveur local ?

Les logiciels 100% web ont de beaux jours devant eux !

💻 Vers un ou deux jours de télétravail généralisé après la crise du COVID ? ➡️ 🏠

Les collectivités reprendront-elles leurs habitudes en exigeant la présence quotidienne de leurs agents après cette crise si particulière ?

Les métiers des collectivités sont divers : agents techniques, animateurs, agents d’accueil, secrétaires administratifs, informaticiens... Pour de nombreux fonctionnaires, le télétravail n’est pas envisageable au regard de leurs métiers : jardiner, surveiller une piscine, s’occuper d’enfants, sécuriser l’espace public...

Les cadres quant à eux, pourraient largement bénéficier ce nouveau mode de travail qui leur permettrait de travailler un ou deux jours par semaine tout en restant joignables en cas d’urgence, mais loin de l’agitation quotidienne d’une administration. Agitation féconde certes mais qui use parfois le temps précieux des agents territoriaux.

🎓 Quelques enseignements : ✨

👉 Les collectivités ont probablement gagné plusieurs mois, voire des années de “digitalisation”. La visioconférence est devenu un outil de travail comme un autre et on voit déjà les agents préférer parfois ce mode de communication aux longs trajets vers la préfecture de leur département ou leur capitale régionale.

👉 Les outils de collaboration en ligne sont inexistants ou de piètre qualité. “Les drive partagés” ou “teams” sont assez mal organisés et c’est difficile de s’y retrouver. Alors que les entreprises ont massivement investi dans des tableaux partagés (comme trello …) ou autres logiciels collaboratifs, les collectivités accumulent un retard considérable en la matière. Il faudra investir massivement et se débarrasser d’outils coûteux, techniquement dégradés et avouons-le, dont le mode d’utilisation est de moins en moins compatible avec nos besoins actuels en termes d’usage. D’ores et déjà, plusieurs acteurs ont développé des outils simples, ergonomiques, adaptés aux collectivités pour permettre une transmission de l’information fiable entre équipes.

👉 Le dialogue social doit permettre d’aborder rapidement le sujet du télétravail après la crise avec les représentants du personnel. Les échanges au CHSCT permettront de faire le bilan de cette année “à distance” et de pérenniser les bonnes pratiques. Peu d’études évoquent pour l’instant ce sujet, mais il ne serait pas surprenant que le télétravail occupe désormais une place bien plus importante dans nos collectivités.